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Crachotant ses fumées obscènes et ses obscurs cauchemars
Dans les couloirs sans fin de mon esprit tourmenté.
J’ai appris à discerner les vérités des illusions,
J’attends simplement que la chevauchée furieuse s’arrête,
Que le flot des visions malsaines se tarisse de lui-même.
Mais les images persistent à rester si froides et si tristes,
Lorsque je tente d’apaiser cette inextinguible mélancolie.
Venue de si loin depuis les tréfonds de ma mémoire,
Elle est apparue dans la nuit, cruelle et sans fard,
La reine des réminiscences, ressassant sa vilenie maladive,
Plus jalouse que jamais, si dangereusement hypnotique.
J’aurais tellement voulu la voir enfin condamnée,
Suffocant dans les essences liquoreuses du remords,
À l’agonie, le visage rongé par le vice, l’aigreur et l’amertume.
Mais elle continuait de s’insinuer dans mes pensées,
Récitant ses complaintes fielleuses et instillant son venin.
Je ne faisais que repousser son étreinte froide, j’étais à sa merci.
Alors, j’ai repris mon souffle et j’ai crié si fort dans les limbes,
Que mes ténèbres se sont éteintes et que tu m’es apparue.
Mon cœur telle une harpe, vibre de toutes ses cordes,
Je perçois le doux frottement de tes pas, tout là-bas,
Distincts et lointains à la fois, je vois ton étoile qui scintille.
Je m’évade à présent et calquant mon errance sur la tienne,
Je retrouve peu à peu le chemin vers l’orée du petit jour.
Enveloppée dans ta solitude, je sais que tu hésites encore,
Mais je sens la puissance des sentiments qui te hantent,
Et ton esprit tellurique qui rougeoie sous la cendre.
Brises avec moi cette machine infernale qui rêve à notre place,
D’un passé enseveli, emprisonnant, empoisonnant nos âmes !
De nos mains graciles nous délivrerons l’oniromancienne,
Celle dont les toiles fixaient nos visions kaléidoscopiques.
Nous bâtirons avec elle cet écrin, ce cocon de plumes écarlates,
Où le sommeil habile, soudain se change en songe.
Des météores extatiques s’égareront sur nos fenêtres floues,
Les murs évanescents laisseront place à des miroirs savants,
Sans équivoque, tu seras la plus belle, tu auras l’as de cœur
Dans la manche de ta robe et des yeux, doux comme la nuit !
Rejoins-moi dans ce pays imaginaire, où la folie est tempérée.
HydromelKing